lundi 20 janvier 2020

A propos de "L'Imposture dans l'Art" !

Je n'aurais pas cru devoir exhumer cette histoire ridicule...

 


Je ne suis généralement pas dupe des textes angéliques qui décrivent les artistes comme des êtres hors du commun, animés des sentiments et des intentions les plus nobles, toujours prêts au sacrifice pour rester fidèle à leur vocation et résister à toute concession. 
"... L'artiste, né de la lune et du soleil, du voyage et de la pensée, …  etc... etc..."
Je crains qu’il y ait parmi les gens considérés comme artistes autant de bons et de méchants, autant de modestes et d’imbus, autant d’honnêtes et d’imposteurs que dans l’ensemble de notre société. Il y a des artistes que rien n’arrête, prêts à marcher sur n’importe qui, et il y a aussi des naïfs.
Je ne sais pas si je suis un artiste (je n’utilise le terme que pour définir ma situation professionnelle au regard de l’URSSAF et des services fiscaux) mais il ne fait pas de doute que je suis naïf.
J’ai découvert en juin 2019 que les oeuvres récentes d’un célèbre peintre auvergnat étaient présentées par une célèbre galerie clermontoise (Christiane Vallé) dans le célèbre Château de Parentignat. Voir
http://marcel-pajot.blogspot.com/…/propos-dun-eventuel-plag…

  Dès le vernissage, 20 des toiles exposées ont étaient reconnues pour être des plagiats très simplistes de certaines de mes peintures déjà anciennes. La plupart ont étaient immédiatement décrochées à la demande simultanée du propriétaire du château et de Mickaël Marciano, galeriste chez qui mes travaux sont présentés en exclusivité, place des Vosges.
Il a été convenu que le catalogue Casanova édité pour cette exposition «litigieuse» serait retiré de la vente et les exemplaires invendus détruits. Il a été convenu que les plagiats seraient détruits. J’ai donc été invité à cesser de faire allusion à cet incident dans les réseaux sociaux, incident présenté par la galerie Vallé impliquée « à son insu» (!?) comme simple accident de parcours dans la carrière d’un peintre qui aurait, un instant, perdu son libre arbitre emporté par le délire créatif. Quelques semaines bien plus tard le plagiaire lui-même me téléphonait pour me proposer une rencontre où nous aurions papoté gentiment !
Il semble donc que le plagiat ait été implicitement reconnu - entre soi - par le peintre et sa galerie mais à aucun moment le fait n’a été mentionné ou reconnu publiquement, par aucun des protagonistes. La presse locale (quotidien La Montagne) dûment informée a continué à distiller des communiqués élogieux sur JM et son expo …


Naïf et crédule, j’avais pourtant tourné la page, neutralisé les posts ironiques dont j’avais usé sur Facebook et, pensant que le peintre « accablé » ne méritait pas plus de reproche, je me suis désintéressé progressivement de ses activités.


IMAGINEZ donc ma surprise en trouvant par hasard la publicité dithyrambique faite autour de l’expo Moiras à Metz, exposition dont la pièce principale serait - devinez un peu ! - l’une des toiles décrochées de l'expo de Parentignat où l’artiste a placé deux (voire trois si l’on veut bien considérer le portrait casanovesque en fond) personnages directement pompés dans ma production.





Le Magicien, pièce maitresse

Certes, je ne suis pas seul à subir le préjudice, mais je suppose que Jérôme Bosch, lui, est au-dessus de ça, d’autant que Moiras, du moins dans le catalogue édité en juin 2019, accordait au maître flamand l’immense honneur de le citer, alors que l’ajout de mes trois personnages était évidemment le fruit du travail acharné et du talent du seul Jean Moiras. Moiras s’intéresse à ce que je fais mais je n’existe pas !


Je m’interroge maintenant sur l’utilité des rajouts de peinture qui ont été posés (après l’exposition à Parentignat et avant celle de la galerie Cridart à Metz) sur deux des personnages en cause. A quoi peut bien servir cette tentative de modification des silhouettes ? Le maquillage d’une œuvre issue d’un plagiat peut-il suffire à masquer - et à exonérer - le forfait ?
L’œuvre de Jérôme Bosch s’intitule L’Escamoteur, la première version de la toile de Moiras, Le Magicien. La version exposée à Metz mériterait peut-être d’être reconnue sous le titre L’Imposteur, d’autant que Jean Moiras se dit lui-même spécialiste dans ce domaine lorsqu’il donne sa conférence intitulée L’Imposture dans l’Art.


Voir ici la genèse de cette histoire...

La toile de Jean Moiras "rectifiée" entre deux expositions.