"Avec
son Autoportrait aux yeux clos,
l’artiste accentue l’intériorisation de son désarroi promis autrement à la
cécité, celle d’une société qui ne veut pas voir la mort. L’approche
anthropologique de l’œuvre se double donc d’une confession poignante sur la
finitude humaine et le propos du Candide de Voltaire reste toujours
valable : "le bonheur n’est qu’un rêve et la douleur est réelle …"
La
peinture de Pajot, que l’on croit soumise à un épicurisme d’apparence, frayant
son chemin de plaisirs entre la pacotille et la bagatelle se mue alors dans
l’épreuve psychique et physique, là où l’agonie d’une fin de vie ose mêler
spiritualité et sentiment esthétique. Ainsi peut-on retrouver là l’approche
déclinée par Montaigne : ranimer notre peur de la mort pour l’apprivoiser,
célébrer les éclats de la chair nacrée pour l’accepter dans sa déchéance
inéluctable."
Extraits de Marcel Nino Pajot Un artiste de la condition humaine de Jean-Michel Linfort
Le Journal du PERIGORD - N°208 - janvier-février 2014